Médecins du Monde victime d’un vol de Carte Bleue, la situation sous contrôle

Ethiopie

8,5 millions

de personnes nécessitant une aide alimentaire directe 2020, avant même la crise au Tigré

0,9 %

prévalence du VIH chez l’adulte, 2 fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes

24,3 %

c’est le taux d’infection du VIH chez les travailleuses du sexe

Face aux urgences, Médecins du monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions en Éthiopie ci-dessous.

RÉPONDRE À L’URGENCE HUMANITAIRE EN ÉTHIOPIE

La République Démocratique Fédérale d’Éthiopie est le second pays le plus vaste d’Afrique, à la fois zone d’origine et lieu de transit de nombreuses personnes migrantes et réfugiées. Malgré une croissance économique rapide et récente, l’Éthiopie reste l’un des pays les plus pauvres du monde. La situation sanitaire du pays nécessite la mise en place d’une aide humanitaire en Éthiopie, notamment basée sur l’accès aux ressources et aux soins médicaux.

DES POPULATIONS MENACÉES PAR DE MULTIPLES DANGERS

  • Les ravages de l’insécurité alimentaire

L’Éthiopie est particulièrement exposée à l’insécurité alimentaire (8,5 millions de personnes étaient en besoin d’aide alimentaire directe en octobre 2020, avant la crise au Tigré), notamment en raison du renouvellement limité des pâturages, des difficultés d’accès à l’eau et de l’insécurité croissante. Ces facteurs ont été aggravés par le changement climatique et une invasion de criquets sans précédent. La situation humanitaire en Éthiopie résulte ainsi d’un cercle vicieux de conflits, de sécheresses, d’insécurité alimentaire, de malnutrition, non accès à l’eau, vulnérabilité aux maladies, déplacements forcés, inondations et épidémies.

Pendant de nombreuses années, les régions Afar et Somali ont été les régions les plus affectées par les crises et les désastres naturels. Les indicateurs de santé y sont plus alarmants que dans d’autres régions du pays. Entre autres, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est de 94 / 1 000. La malnutrition, les diarrhées, les maladies hydriques et d’origine alimentaire, et les maladies respiratoires sont les problèmes de santé qui prévalent dans la région.

  • Faire face à l’épidémie de Covid-19

L’épidémie de COVID-19 a débuté en Éthiopie en mars 2020. Bien que la maladie n’ait pas connu une croissance exponentielle telle qu’en Europe ou en Chine, le pays dépassait les 25 000 cas à la fin de l’année. Face à ces chiffres en hausse, nos équipes ont alors décidé de déployer un plan d’aide médicale en Éthiopie.

Addis-Abeba, la capitale, est l’épicentre de l’épidémie, et également la zone la plus à risque en raison notamment de la densité de population.

Les zones d’habitation informelles et celles situées dans un environnement dégradé sont les plus touchées. Pourtant, la communication sur le virus n’a pas été adaptée aux pratiques des communautés qui y résident, ni à leurs spécificités (habitants des bidonvilles ou migrants venus des zones rurales). Dans la région d’Afar, les premiers cas identifiés concernaient les populations migrantes obligées de revenir en Éthiopie à cause de la fermeture des frontières. En 2020, environ 25 % de ces personnes « retournées » étaient des mineurs et des femmes, y compris enceintes et allaitantes.

Dans la région Somali, le premier cas de COVID-19 a été détecté en mai à Jijiga. C’est dans cette ville que s’est concentré « le plan de préparation et de réponse aux urgences » des autorités locales. Peu d’actions ont été menées dans le camp de réfugiés de Qologi où vivent plus de 80 000 personnes. Au vu des besoins, les autorités ont néanmoins décidé d’y établir un centre d’isolement et de traitement des personnes atteintes du COVID-19.

  • Les risques des travailleuses du sexe

En Éthiopie, le VIH affecte de manière disproportionnée les populations clés, particulièrement les travailleuses du sexe. En 2019, selon ONUSIDA, 24,3 % d’entre elles étaient séropositives. Elles font partie des personnes les plus exposées au risque de contracter des maladies sexuellement transmissibles, d’être victimes de violences ou encore d’être exclues des services sociaux.

Il n’existe pas de données officielles et fiables sur le nombre de travailleuses du sexe en Éthiopie, ni sur le nombre de victimes de violences liées au genre (VLG) parmi celles-ci. Cependant, la mission exploratoire que Médecins du Monde a menée le long de l’axe commercial Addis-Abeba–Djibouti en 2017 a mis en exergue une situation humanitaire alarmante : les cas de violences liées au genre à l’égard des prostituées. Le manque de services disponibles pour prévenir, et prendre en charge les survivantes de VLG rend leur accès à la santé et à leurs droits extrêmement difficile. Cela ne fait qu’exacerber la situation et la crise humanitaire latente en Éthiopie.

Médecins du Monde a ainsi décidé d’intervenir auprès des travailleuses du sexe le long de l’axe Addis Abeba-Djibouti, en se focalisant sur la région Afar.

© Quentin Top

NOTRE ACTION HUMANITAIRE  EN ÉTHIOPIE

En Éthiopie,  pour répondre aux problématiques sanitaires, notre aide humanitaire et médicale porte notamment sur la sensibilisation des populations locales et l’ouverture d’un accès aux soins médicaux pour tous.

LES 3 PILIERS DE NOTRE ACTION EN ÉTHIOPIE

  • Réduire la mortalité dans la région Somali

    Depuis 2019, Médecins du Monde France intervient dans la région Somali, zone Nogob, district de Gerbo auprès des populations affectées par les crises.

     

    L’objectif ? Améliorer l’accès des personnes déplacées et des communautés hôtes aux services de santé, plus particulièrement à la santé sexuelle et reproductive, à la prévention des épidémies, à la prise en charge de la malnutrition ainsi qu’à l’eau et l’hygiène.

     

    Le projet est mis en place dans deux centres de santé publics (Gerbo et Molayko) et 7 postes de santé, en partenariat avec l’organisation locale OWDA et les autorités de la région. Nos équipes proposent des formations, accompagnent les personnels des structures de santé, assurent un approvisionnenment en intrants médicaux et équipements, et agissent en soutien au système de référencement local des urgences. Pour la malnutrition, les actions incluent le dépistage, l’identification et le traitement des cas (enfants et femmes enceintes ou allaitantes).

     

    Des activités de sensibilisation communautaire sont également menées dans les municipalités environnantes.

  • Renforcer les actions locales de prévention et de réponse au covid-19

    À Nefas Silk (Addis-Abeba), dans le cadre de notre aide médicale en Éthiopie, des activités de sensibilisation sont menées auprès des familles de deux districts ainsi que des distributions de savons et de kits de purification d’eau. Des points pour le lavage des mains sont également installés dans les zones publiques à haut transit (marchés, centres de santé, stations de bus..).

     

    En région Somali, des actions sont menées à la fois à Gerbo (zone rurale pastoraliste), dans les centres de quarantaine à la frontière avec la Somalie, ainsi que dans la capitale régionale Jijiga et dans le camp de réfugiés de Qoloji.

    À Jijiga, Médecins du Monde contribue au renforcement des mesures de prévention et de contrôle des épidémies dans le centre de quarantaine de l’hôpital Kamara ainsi que dans le centre d‘isolement de Dulqabow. Quatre centres de santé urbains ont également reçu des dotations en matériels de protection individuelle. Des activités d’information et de support psychosocial sont également réalisées auprès des populations locales y compris les personnels de santé. Des dotations en matériel de protection sont effectuées, et un suivi des mesures en place est assuré par les équipes de Médecins du Monde.

     

    Dans la région Afar, nous avons appuyé deux centres d’isolement et de quarantaine au point d’entrée des migrants entre Djibouti et Afar, ainsi que dans quatre structures de santé sur l’axe Addis-Djibouti.

     

    Concernant l’épidémie de COVID-19, notre action humanitaire en Éthiopie inclue les actions suivantes :
    – sensibilisation des populations aux mesures de prévention, fourniture d’articles pour l’hygiène,
    – support psychosocial pour les personnes migrantes,
    – renforcement du système de référencement entre les centres de quarantaine et les structures de santé,
    – et mise en place de mesures de protection pour les plus vulnérables aux VLG (femmes, enfants, adolescents).

  • Prévenir, soutenir et accompagner les travailleuses du sexe

    Médecins du Monde, en partenariat avec Nikat Association (organisation communautaire éthiopienne de travailleuses du sexe) et d’autres partenaires institutionnels comme le RHB (Regional Health Bureau/ Bureau Régional de la Santé) et Women’s Affairs Bureau, a débuté la mise en œuvre d’un programme humanitaire en Éthiopie en octobre 2018. 18 éducatrices paires ont été recrutées et formées afin de mener des séances de sensibilisation auprès des travailleuses du sexe sur les violences liées au genre, la prévention du VIH et l’utilisation de préservatifs.

     

    Des activités médicales sont mises en place via le partenaire Family Guidance Association of Ethiopia (FGAE). Médecins du Monde, dans la continuité de son action humanitaire en Éthiopie, appuie également plusieurs centres de santé, ainsi que des cliniques spécifiquement dédiées aux travailleuses du sexe, afin d’améliorer leur prise en charge médicale, sociale et psychosociale, notamment pour celles victimes de violences.

Historique
  • 1997

    Appui aux soins de santé primaires en région Afar, dans le district de Dubti. Fermeture du programme en 2000.

  • 2000

    Ouverture d’un programme de formation de chirurgiens à Addis Abeba et Aksoum.

  • 2008

    Intervention en soins de santé primaire en région Somali. Fermeture du programme en 2011.

  • 2014
    Ouverture du programme de lutte contre les mutilations génitales.
  • 2015

    Programme de soutien aux réfugiés érythréens.

  • 2017

    Réponse ponctuelle à une épidémie de choléra dans plusieurs districts de la région Afar.

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