Appui aux soins de santé primaires en région Afar, dans le district de Dubti. Fermeture du programme en 2000.
Ethiopie
Face aux urgences, Médecins du monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions en Éthiopie ci-dessous.
RÉPONDRE À L’URGENCE HUMANITAIRE EN ÉTHIOPIE
La République Démocratique Fédérale d’Éthiopie est le second pays le plus vaste d’Afrique, à la fois zone d’origine et lieu de transit de nombreuses personnes migrantes et réfugiées. Malgré une croissance économique rapide et récente, l’Éthiopie reste l’un des pays les plus pauvres du monde. La situation sanitaire du pays nécessite la mise en place d’une aide humanitaire en Éthiopie, notamment basée sur l’accès aux ressources et aux soins médicaux.
DES POPULATIONS MENACÉES PAR DE MULTIPLES DANGERS
- Les ravages de l’insécurité alimentaire
L’Éthiopie est particulièrement exposée à l’insécurité alimentaire (8,5 millions de personnes étaient en besoin d’aide alimentaire directe en octobre 2020, avant la crise au Tigré), notamment en raison du renouvellement limité des pâturages, des difficultés d’accès à l’eau et de l’insécurité croissante. Ces facteurs ont été aggravés par le changement climatique et une invasion de criquets sans précédent. La situation humanitaire en Éthiopie résulte ainsi d’un cercle vicieux de conflits, de sécheresses, d’insécurité alimentaire, de malnutrition, non accès à l’eau, vulnérabilité aux maladies, déplacements forcés, inondations et épidémies.
Pendant de nombreuses années, les régions Afar et Somali ont été les régions les plus affectées par les crises et les désastres naturels. Les indicateurs de santé y sont plus alarmants que dans d’autres régions du pays. Entre autres, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est de 94 / 1 000. La malnutrition, les diarrhées, les maladies hydriques et d’origine alimentaire, et les maladies respiratoires sont les problèmes de santé qui prévalent dans la région.
- Faire face à l’épidémie de Covid-19
L’épidémie de COVID-19 a débuté en Éthiopie en mars 2020. Bien que la maladie n’ait pas connu une croissance exponentielle telle qu’en Europe ou en Chine, le pays dépassait les 25 000 cas à la fin de l’année. Face à ces chiffres en hausse, nos équipes ont alors décidé de déployer un plan d’aide médicale en Éthiopie.
Addis-Abeba, la capitale, est l’épicentre de l’épidémie, et également la zone la plus à risque en raison notamment de la densité de population.
Les zones d’habitation informelles et celles situées dans un environnement dégradé sont les plus touchées. Pourtant, la communication sur le virus n’a pas été adaptée aux pratiques des communautés qui y résident, ni à leurs spécificités (habitants des bidonvilles ou migrants venus des zones rurales). Dans la région d’Afar, les premiers cas identifiés concernaient les populations migrantes obligées de revenir en Éthiopie à cause de la fermeture des frontières. En 2020, environ 25 % de ces personnes « retournées » étaient des mineurs et des femmes, y compris enceintes et allaitantes.
Dans la région Somali, le premier cas de COVID-19 a été détecté en mai à Jijiga. C’est dans cette ville que s’est concentré « le plan de préparation et de réponse aux urgences » des autorités locales. Peu d’actions ont été menées dans le camp de réfugiés de Qologi où vivent plus de 80 000 personnes. Au vu des besoins, les autorités ont néanmoins décidé d’y établir un centre d’isolement et de traitement des personnes atteintes du COVID-19.
- Les risques des travailleuses du sexe
En Éthiopie, le VIH affecte de manière disproportionnée les populations clés, particulièrement les travailleuses du sexe. En 2019, selon ONUSIDA, 24,3 % d’entre elles étaient séropositives. Elles font partie des personnes les plus exposées au risque de contracter des maladies sexuellement transmissibles, d’être victimes de violences ou encore d’être exclues des services sociaux.
Il n’existe pas de données officielles et fiables sur le nombre de travailleuses du sexe en Éthiopie, ni sur le nombre de victimes de violences liées au genre (VLG) parmi celles-ci. Cependant, la mission exploratoire que Médecins du Monde a menée le long de l’axe commercial Addis-Abeba–Djibouti en 2017 a mis en exergue une situation humanitaire alarmante : les cas de violences liées au genre à l’égard des prostituées. Le manque de services disponibles pour prévenir, et prendre en charge les survivantes de VLG rend leur accès à la santé et à leurs droits extrêmement difficile. Cela ne fait qu’exacerber la situation et la crise humanitaire latente en Éthiopie.
Médecins du Monde a ainsi décidé d’intervenir auprès des travailleuses du sexe le long de l’axe Addis Abeba-Djibouti, en se focalisant sur la région Afar.
© Quentin Top
NOTRE ACTION HUMANITAIRE EN ÉTHIOPIE
En Éthiopie, pour répondre aux problématiques sanitaires, notre aide humanitaire et médicale porte notamment sur la sensibilisation des populations locales et l’ouverture d’un accès aux soins médicaux pour tous.
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1997
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2000
Ouverture d’un programme de formation de chirurgiens à Addis Abeba et Aksoum.
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2008
Intervention en soins de santé primaire en région Somali. Fermeture du programme en 2011.
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2014Ouverture du programme de lutte contre les mutilations génitales.
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2015
Programme de soutien aux réfugiés érythréens.
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2017
Réponse ponctuelle à une épidémie de choléra dans plusieurs districts de la région Afar.