L’accès à la santé sexuelle et reproductive est l’un de nos principaux combats. Un grand nombre de projets y sont consacrés depuis 30 ans. Médecins du Monde intervient actuellement dans toutes les régions du monde pour renforcer l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive et rendre effectifs les droits des usagères/ers.
La situation concernant la santé sexuelle
En 1995, la 4e Conférence internationale sur les femmes (Pékin) reconnaît pour la première fois le droit des femmes « à être maîtresses de leur sexualité ». Vingt ans après, chaque femme devrait pouvoir faire ses propres choix concernant sa vie sexuelle, son corps, sa santé. Pour ce faire, elle doit avoir accès à l’information et à des services de qualité tout au long de sa vie d’adolescente, de femme et potentiellement de mère. Chaque femme devrait pouvoir choisir si et quand elle se marie, d’avoir ou non des enfants, leur nombre et l’espacement des naissances.
Chaque année, 47 000 femmes meurent des suites d’un avortement à risque.
Si des progrès certains ont été réalisés, avec notamment une baisse de 45% de la mortalité maternelle entre 1990 et 2015, les engagements en faveur des droits et de la santé sexuels et reproductifs (DSSR )restent très insuffisants au niveau mondial : cette année encore, 225 millions de femmes qui souhaiteraient différer ou éviter une grossesse n’auront pas accès à une contraception sûre et efficace comme la pilule. 287 000 femmes mourront de complications liées à la grossesse et 47 000 des suites d’un avortement à risque.
Le respect des droits humains en matière de sexualité et de procréation est fondamental pour permettre à chaque individu, plus particulièrement aux femmes et aux filles, d’être acteur de sa santé, d’avoir accès à une éducation et de participer pleinement à la vie sociale et économique. Droits les plus intimes parmi les droits humains, les DSSR constituent également une composante essentielle au progrès vers l’égalité de genre. Alors que les Etats viennent d’adopter un nouveau programme international de développement pour les 15 prochaines années, les DSSR doivent être affirmés et renforcés comme clé de voûte du développement durable.
Nos combats
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La santé sexuelle et reproductive (SSR) est un concept englobant, qui comprend aussi bien la santé en matière de sexualité et de procréation que la santé maternelle et néonatale. Elle implique le respect des droits sexuels et reproductifs de chacune et chacun : le droit de mener une vie sexuelle agréable, sûre et librement choisie ; le droit d’avoir accès à une offre de services de planification familiale complète ; ou encore le droit de vivre à l’abri des violences sexuelles et dans le respect de son intégrité corporelle.
Santé sexuelle : notre cadre d’intervention
Au regard des difficultés rencontrées par les individus pour exercer leurs droits sexuels et reproductifs et de l’impact en termes de santé publique, nous avons décidé de nous engager en faveur de l’accès universel aux services de SSR . Pour cela, nous renforçons le continuum de soins en SSR , de la communauté aux structures de référence et tout au long de la vie des usagères et usagers de ces services.
La mise en œuvre de ces engagements s’articule à travers deux types d’interventions complémentaires : une offre de soins holistique, accessible et de qualité et un plaidoyer pour promouvoir la réalisation des droits sexuels et reproductifs de chacun et de chacune.
Nous veillons tout particulièrement à :
Promouvoir la prévention et la prise en charge des grossesses non désirées
Assurer la réponse aux besoins en SSR dans les contextes de crise et notamment à prévenir et prendre en charge les violences liées au genre
Promouvoir la prévention du cancer du col de l’utérus, au cœur du programme d’action en termes de santé sexuelle.
CONTRACEPTION & AVORTEMENT : JALONS DE LA SANTE SEXUELLE
L’accès à la contraception
Une trop grande majorité de jeunes filles et de femmes, notamment dans les pays en développement ou chez les personnes en situation de précarité n’ont aucun contrôle sur leur propre vie sexuelle : elles ne bénéficient d’aucun accès à la contraception et, par conséquent, ne sont pas à même de prévenir une grossesse si elles ne souhaitent pas être enceintes. Médecins du Monde soutient activement le droit de toute femme à pouvoir recourir à une méthode de contraception sûre et efficace (y compris la contraception d’urgence) pour éviter une grossesse non désirée et avoir accès à une interruption volontaire de grossesse (IVG ) sans risque et légale.
Des lois dangereuses mettant en péril la santé sexuelle des femmes
Dans toutes les régions du monde, des pays ont tenté ou tentent encore de limiter le recours à l’avortement en adoptant des législations restrictives ou répressives en termes de santé sexuelle. Mais cette interdiction ne réduit pas le nombre des interruptions volontaires de grossesse. Au contraire, elle a pour conséquence de retrancher les avortements dans la clandestinité et d’exposer les femmes qui y ont recours à des risques majeurs pour leur santé et leur vie.
Droits et Santé Sexuels et Reproductifs chez Médecins du Monde
Notre action en faveur de la santé sexuelle pour tous
Notre mobilisation se traduit par le renforcement des services de santé locaux et un plaidoyer pour faire progresser durablement le droit des femmes et des adolescentes, et ce dans tous les pays où nous sommes présents, mais aussi en France. Médecins du Monde est particulièrement actif auprès des femmes en situation de précarité. Nous agissons aux côtés d’acteurs de la société civile et des professionnels de santé pour permettre la levée des barrières entravant l’accès à l’éducation sexuelle, à des méthodes de contraception sûres et efficaces et à la prise en charge des grossesses non désirées. Soutenus par l’AFD , Médecins du Monde et ses partenaires interviennent, entre autres, au Burkina Faso, en RDC, en Côte d’Ivoire, au Pérou, en Haïti et en Palestine.
Le manque d’ouverture en termes de pratiques sexuelles, ou encore, le non accès aux services du planning familial mène un trop grand nombre de personnes à subir des conséquences graves sur leur santé, et ce, aussi bien du point de vue physique que de celui de leur vie affective.
Les situations de crise au sujet de la santé sexuelle dans le Monde
Les contextes de crise déstabilisent les systèmes de santé. Mais ils exacerbent aussi les inégalités de genre, et par là même la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles, qui ont un accès plus difficile encore à une prise en charge adaptée à leurs besoins en termes de santé, et notamment de santé sexuelle et reproductive.
Consultation d’urgence au Népal en matière de santé sexuelle
Au Népal, Médecins du Monde œuvre pour la santé sexuelle pour tous. Ainsi, des interventions diverses sont effectuées pour accompagner et mener les populations vers une prise de conscience de leurs besoins et de leurs droits en termes de santé sexuelle et reproductive.
Les violences liées au genre
L’isolement, consécutif de déplacements imposés ou de pertes humaines importantes, la promiscuité, la perte des moyens de subsistance sont autant de facteurs pouvant entraîner une augmentation des pathologies et décès maternels et néonataux, de la transmission des IST et du VIH , des grossesses non désirées ou des violences liées au genre. Le sentiment d’impunité chez les agresseurs est aussi un élément important pouvant expliquer une augmentation des violences.
Notre action en réponse aux violences de genre
En tant qu’acteur médical, Médecins du Monde s’engage à prendre en charge les besoins en SSR et à dénoncer les violences vécues par les populations dans les contextes de crise. Nous apportons une réponse globale et pluridisciplinaire, en lien avec les autres acteurs présents. Nous intervenons à la fois dans des zones de conflits (notamment en Syrie, RCA, RDC, Colombie) et lors de catastrophes naturelles (comme au Népal). Au cours de ces interventions, nous renforçons l’intégration des services minimums de SSR dès le début de la réponse humanitaire et nous alertons les décideurs en cas de situations d’entrave aux droits humains fondamentaux (tels que le droit à l’intégrité physique, à la sécurité, à la santé…).
Prévention du cancer du col de l’utérus
Plus de 270 000 femmes meurent chaque année d’un cancer du col de l’utérus (papillomavirus), une pathologie qui pourrait être évitée dans la majeure partie des cas avec un dépistage adapté chez la femme et des connaissances en termes de santé sexuelle. Plus de 85 % de ces décès surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire où l’accès au dépistage et au traitement est insuffisant. La prévention, la détection des lésions précancéreuses, suivies d’un traitement approprié quand cela est nécessaire, constituent les approches essentielles pour prévenir les 530 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus diagnostiqués chaque année et ceux qui ne le sont pas.
Santé sexuelle et de cancer du col de l’utérus : notre action
En France, nous promouvons l’accès au dépistage par frottis des femmes en situation de précarité ou d’exclusion. En 2017, nous développons une recherche opérationnelle au cours de laquelle sont proposées des consultations d’information et de prévention autour de la santé sexuelle et du cancer du col. A l’issue de ces séances, un kit d’auto prélèvement à la recherche de HPV (virus responsable du développement du cancer du col) peut être remis. Les partenariats entre MdM et les centres de santé de droits communs sont également renforcés. L’objectif de ce projet est de faciliter l’accès à l’information et à une première ligne de dépistage.
En termes de santé sexuelle, il convient également de promouvoir plus de dépistages pour dépister les infections sexuellement transmissibles telles que l’hépatite B, la syphilis, la chlamydia, et le VIH-sida.
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