Observatoire de l'accès aux droits et aux soins 2018
Ce dix-neuvième rapport de l’observatoire de l’accès aux droits et aux soins s’inscrit dans un contexte d’augmentation de la précarité et des inégalités dans notre pays.
Les équipes de Médecins du Monde sont en première ligne pour dénoncer et témoigner de cette remise en cause de l’accès aux droits et aux soins pour les personnes vulnérables. De Saint-Denis à Montpellier, de La Guyane à Mayotte en passant par les Combrailles et Strasbourg, les constats sont identiques et alarmants.
Le nombre de familles à la rue augmente. Les expulsions des lieux de vie sont en hausse sans solution pérenne de relogement. L’errance des personnes exilées gagne du terrain. L’isolement fragilise toujours plus les personnes en situation de précarité. À chaque fois, les mauvaises conditions de vie de ces personnes ont pour conséquence une détérioration de leur état de santé.
Globalement, nous constatons que les politiques publiques ne sont pas à la hauteur des enjeux, voire ne sont pas une priorité du gouvernement ; en témoigne la volonté de nos dirigeants de remettre en cause l’universalité de l’accès à la santé. Si la fusion de l’aide complémentaire santé (ACS) avec la CMU-c annoncée par le plan pauvreté et mise en oeuvre en novembre 2019 est une avancée pour lutter contre le non-recours aux soins, les menaces récurrentes contre l’Aide médicale de l’État (AME) – qui garantit l’accès aux soins des personnes étrangères en situation irrégulière – est le reflet d’une instrumentalisation des enjeux de santé au service d’autres politiques et notamment d’une politique migratoire répressive.
Le durcissement de l’accès à l’assurance maladie pour les étrangers en situation irrégulière remet en cause un système de santé inclusif. Il est temps que nos responsables politiques prennent la mesure de l’importance de pérenniser un système de santé sans entrave.
Nous espérons que les éléments contenus dans ce rapport de l’observatoire de l’accès aux droits et aux soins permettront une inflexion des politiques régressives à l’égard des populations les plus fragiles.