Loi prostitution : ce qu'en pensent les travailleurs et travailleuses du sexe
En France, avant l’établissement d’une interdiction d’achat d’acte sexuel (pénalisation des clients) en 2016, les travailleur.se.s du sexe étaient directement visé.e.s par la pénalisation du racolage élargie en 2003 par la loi de sécurité intérieure (LSI). La loi de 2016, en prenant la législation suédoise pour exemple, avait pour but d’« inverser la charge pénale » dans l’objectif de lutter contre le « système prostitutionnel ». Toutefois, malgré l’intention de protection des personnes affichée par la loi, la majorité des travailleur.se.s du sexe interrogé.e.s considèrent que la pénalisation des clients s’avère plus préjudiciable pour elles et eux que l’ancienne mesure de pénalisation du racolage public.
ENQUÊTE SUR L’IMPACT DE LA LOI DU 13 AVRIL 2016 CONTRE LE « SYSTÈME PROSTITUTIONNEL »
La grande majorité des personnes considèrent qu’elles maîtrisent moins bien leurs conditions de travail alors que le nombre de clients diminue depuis l’adoption de la loi, voire pendant la période des débats étant donné leur forte médiatisation. Les revenus des travailleur. se.s du sexe ont été fortement impactés. Dans ces conditions, la quasi-totalité des personnes enquêtées se sont prononcées en défaveur de la pénalisation des clients.