personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique
Mexique et Amérique Centrale
Face aux urgences, Médecins du monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions au Mexique et en Amérique Centrale ci-dessous.
L’URGENCE HUMANITAIRE AU MEXIQUE ET EN AMÉRIQUE CENTRALE
UNE CRISE MIGRATOIRE DE GRANDE AMPLEUR
Les migrants au coeur de l’insécurité
L’Amérique centrale et le Mexique, faisant partie de la région méso-américaine, sont considérés comme le corridor ayant le plus fort flux permanent de migrants en transit au niveau mondial. Environ 450 000 personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique.
Parmi les centaines de milliers de personnes qui migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique, de plus en plus de familles, de femmes et d’enfants fuient la pauvreté, la violence et l’insécurité liée au crime organisé, aux pratiques des gangs et de certains agents des forces de l’ordre.
La situation de violence généralisée et d’impunité qui prévaut dans la région méso-américaine vient ajouter des déplacements internes de populations à cette crise migratoire transnationale.
Alors que les politiques migratoires étaient déjà répressives en Méso-Amérique, le contrôle des frontières s’est encore durci. En 2019, les États-Unis ont exercé des pressions et obtenu la signature d’accords avec le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras, visant à freiner la migration irrégulière. Ces dispositifs ont entraîné la fermeture des routes migratoires, l’augmentation des déportations et des détentions des demandeurs d’asile et la militarisation des frontières. Il en résulte une extrême vulnérabilité des personnes migrantes, sur leur route migratoire mais aussi lors de leur retour forcé. Cette crise migratoire de grande ampleur nécessite le déploiement d’une action humanitaire au Mexique.
© Olivier Papegnies
Des personnes migrantes dans un camp à Tapachula au Mexique
Des conditions d’accueil déplorables
En janvier 2020, une caravane de migrants est arrivée du Mexique et a été contenue puis réprimée par la Garde nationale, la police militaire, la marine, la police fédérale ainsi que par des agents de l’Institut national des migrations. Ces derniers, issus d’une mesure d’atténuation de la pression américaine envers le Mexique, ont été déployés le long de la frontière sud des Etats-Unis. Ils ont demandé au gouvernement mexicain de reconnaître le contexte de crise générant des déplacements forcés dans la région. Il leur a également été demandé de respecter les droits humains des migrants et des personnes ayant besoin d’une protection internationale.
Par ailleurs, depuis juillet 2019, en raison des changements dans les politiques migratoires mexicaines découlant de l’accord avec les États-Unis, des milliers de migrants africains (estimés entre 3 500 et 5 000) et haïtiens ont été bloqués dans la ville de Tapachula. La majorité de cette population migrante se trouve dans une situation précaire avec des besoins d’aide humanitaire très importants.
© Olivier Papegnies
Une équipe de police à Tapachula au Mexique
La lenteur des démarches
En outre, le 24 mars 2020, en réponse à la crise sanitaire, le ministère mexicain de l’Intérieur (SeGob) a suspendu les délais des procédures administratives, y compris celles menées par l’INM et les processus de demande de statut de réfugié devant la Comar, laissant les personnes sans certitude juridique. Bien que les demandes d’asile continuent à être reçues, des courriels ont été mis en place pour le suivi des procédures, tandis que les entretiens se déroulent par téléphone.
Un système qui participe à accroître la perception de la lenteur des résolutions de la Comar. Placés dans une situation de grand désespoir, de nombreuses personnes ont même fait le choix d’abandonner leurs demandes.
La crise COVID-19 et ses répercussions
C’est dans un contexte humanitaire sensible que le Mexique doit faire face à la pandémie de COVID-19. Parce que les populations migrantes n’ont pas été considérées comme des groupes prioritaires face à l’urgence sanitaire, les obstacles pour accéder aux soins de santé physique et mentale se sont exacerbés.
Confrontés à la discrimination, aux barrières linguistiques pour ceux qui migrent d’un continent à l’autre, les migrants peinent à s’y retrouver dans le système complexe de santé publique du Mexique et se voient parfois refuser l’accès aux soins. Ces personnes ont besoin de prévention et de soins spécifiques et coordonnés, raison pour laquelle une aide médicale d’urgence doit être déployée au Mexique. Médecins du Monde s’est mobilisé pour apporter une réponse humanitaire au pays afin de lutter contre cette situation inédite.
NOTRE ACTION HUMANITAIRE AU MEXIQUE ET EN AMÉRIQUE CENTRALE
Les associations Médecins du Monde France et Espagne mènent depuis 2016 une mission humanitaire au Mexique dans le but d’assurer l’accès aux soins et la protection des personnes migrantes et déplacées internes au Honduras, Guatemala, Salvador et au Mexique. Ce programme s’articule autour de trois axes principaux : le soutien aux institutions publiques, le renforcement des politiques de plaidoyer et l’apport d’une aide médicale au Mexique.
Sur le terrain, à Tapachula
À Tapachula, première grande ville et porte d’entrée des personnes migrantes au Sud du Mexique, notre équipe intervient sur deux segments prioritaires.
Rétablir l’accès aux soins pour les migrants :
- en proposant des soins de santé primaire par notre équipe médicale
- en distribuant du matériel de protection et en sensibilisant aux gestes barrières pour contenir la propagation du Covid-19
- en appuyant les équipes sanitaires locales pour compléter la prise en charge des patients
- en soutenant les structures sanitaires locales avec la distribution de matériel médical et médicaments.
Améliorer la prise en charge des migrants :
- en appuyant les activités des associations locales pour la protection des exilés, le respect de leurs droits et l’amélioration des politiques d’accueil.
Ces actions sont menées avec l’espoir de :
- Dispenser des soins de santé primaire à 1 400 personnes
- Renforcer l’activité de 11 structures sanitaires locales pour offrir un meilleur accès aux soins et aux droits des personnes migrantes
- Former les équipes de 7 associations locales en matière de droits pour améliorer les politiques d’accueil des réfugiés, leur protection et leur prise en charge administrative et sanitaire.
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1998Programme d’accès aux soins des populations indigènes de Los Altos Chiapas, Mexique.
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2004Intervention d’urgence suite à l’ouragan Stan, Mexique.
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2007Intervention d’urgence auprès des victimes des inondations à Tabasco, Mexique.
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2011Lancement du programme d’accès aux soins des travailleuses du sexe et employées domestiques immigrées, Mexique.
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2016Ouverture du programme d’amélioration d’accès à la santé des personnes migrantes et expulsées, El Salvador – Guatemala – Honduras – Mexique.
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2020distribution du matériel de protection et sensibilisation aux gestes barrières pour contenir la propagation de la Covid-19.
Crédit photos : Olivier Papegnies