Médecins du Monde victime d’un vol de Carte Bleue, la situation sous contrôle

Malaisie

180 000  

demandeurs d’asile et réfugiés sont enregistrés auprès du UNHCR en Malaisie

100 000  

Rohingyas ont trouvé refuge en Malaisie

32 %

sont des femmes parmi les réfugiés et demandeurs d’asile

Face aux urgences, Médecins du monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions en Malaisie.

La détresse d’un peuple

La persécution des Rohingyas

Le peuple Rohingya – une minorité éthnique musulmane vivant principalement dans l’État du Rakhine au Myanmar – a connu des décennies de discrimination systématique, d’apatridie et de violence ciblée. En août 2017, un regain de violence force des centaines de milliers de Rohingyas à fuir les guerres et les persécutions et à chercher refuge dans les pays voisins.

Ils représentent aujourd’hui la plus grande communauté apatride au monde, d’après les estimations :

  • près d’1 million au Bangladesh
  • un peu plus de 100 000 en Malaisie
  • 350 000 au Pakistan
  • 200 000 en Arabie Saoudite
  • des milliers d’autres en Indonésie.

Au total, près de 178 710 demandeurs d’asile et réfugiés sont enregistrés auprès du UNHCR en Malaisie, dont près de 25 000 fuient les guerres et les persécutions :

  • au Pakistan (6 610 personnes)
  • au Yémen (3 250 personnes)
  • en Syrie (3 230)

La plupart vivent désormais en milieu urbain, parmi les communautés d’accueil et d’autres groupes de migrants, notamment à Kuala Lumpur et dans la Vallée de Klang.

Les Nations Unies désignent les Rohingyas comme « l’une des communautés les plus persécutées au monde. » Ils constituent la principale urgence humanitaire en Malaisie.

Absence de cadre juridique

La Malaisie n’est pas signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et de son protocole de 1967. Alors selon la loi, les réfugiés et les demandeurs d’asile sont considérés comme des migrants sans papiers. Les universitaires et les organisations d’aide aux réfugiés en Malaisie estiment que la moitié de la population réfugiée est enregistrée auprès du UNCHR. Cela leur donne de fait un statut leur permettant de rester dans le pays, mais sans aucune protection officielle de la part des autorités malaisiennes.

Notre action humanitaire en Malaisie est donc stratégique et nécessaire.

Des soins médicaux trop chers

Cette situation ambiguë de migration mixte ajoute beaucoup de complexité à la protection des réfugiés. En l’absence de cadres juridiques, la population n’a pas d’accès formel aux services de première nécessité, et elle subit de nombreuses discriminations notamment sur les frais médicaux.

Le système de santé public, pourtant peu coûteux pour les Malaisiens, impose des frais élevés aux étrangers qui recherchent des soins médicaux.

Le protocole d’accord entre le ministère de la Santé et le UNHCR dispose que tous les réfugiés reconnus par le UNHCR bénéficient d’une réduction de 50% sur le tarif imposé aux étrangers dans les établissements de santé publique.

Pourtant, ces coûts de santé représentent toujours des dépenses personnelles exorbitantes pour les populations réfugiées et en demande d’asile, limitant fortement leur accès à des services de santé de base.

Des services inaccessibles

En outre, l’accès à des services plus spécialisés, comme en santé sexuelle et reproductive ou en santé mentale et psychosociale est presque impossible, même pour des personnes enregistrées auprès des Nations Unies et en droit d’obtenir ces services.

NOTRE ACTION HUMANITAIRE EN MALAISIE

Assurer les besoins d’un pays

Face aux urgences et suite à une mission exploratoire lancée début mars 2020, Médecins du Monde a ouvert une mission humanitaire en Malaisie afin de :

  • répondre à la crise régionale frappant les Rohingyas
  • soutenir les populations les plus précaires (les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants) dans leur accès aux services de santé

Ainsi, depuis octobre 2020, Médecins du Monde est en dialogue permanent avec des associations et des organisations intervenant en Malaisie à Kuala Lumpur auprès de ces populations clés pour développer une réponse la plus pertinente possible.

En partenariat avec des associations locales, nous prévoyons de mettre en place un projet visant à garantir l’accès aux soins de santé primaires, et plus particulièrement l’accès à la santé sexuelle et reproductive, ou encore aux soins spécialisés concernant les violences liées au genre et la santé mentale et psychosociale.

Nous assurons ainsi une aide médicale en Malaisie essentielle pour aider à la survie des plus vulnérables.