de personnes infectées par le VIH
Russie
Face aux urgences, Médecins du monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions en Russie ci-dessous.
LE TRAVAIL DU SEXE EN RUSSIE
Des pratiques risquées
La Russie fait face à une épidémie croissante de VIH/SIDA. Le nombre de cas officiellement enregistrés dépasse 1,4 million, et augmente d’environ 10 % chaque année. L’épidémie touche particulièrement les travailleurs et travailleuses du sexe (TDS), qui risquent de contracter et de transmettre le VIH et les autres IST.
Des barrières d’accès aux soins
Ce risque accru s’explique en partie par la multiplicité des partenaires sexuels et par un recours irrégulier aux préservatifs.
La criminalisation du travail du sexe dans le pays est également un facteur de risque. Les personnes proposant des services sexuels tarifés sont ainsi contraintes de se cacher dans des lieux reculés, mais en s’isolant elles deviennent plus vulnérables.
Les TDS se heurtent à des barrières d’accès aux soins, notamment administratives mais aussi liées aux stigmatisations et aux discriminations. Alors même que les travailleurs du sexe sont parmi les populations les plus à risques, ce sont eux qui ont le moins accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH.
Cette inégalité d’accès aux soins doit être palliée par une aide médicale en Russie.
L’impact du COVID-19 sur le travail du sexe
L’année 2020 a été marquée par la crise sanitaire et sociale provoquée par la pandémie du COVID-19 : de nouveaux besoins ont emergés parmi les TDS, mais des nouvelles solidarités sont néées et de nouvelles méthodes de travail ont été mises en place.
Parce que le travail du sexe n’est pas reconnu en Russie, les TDS n’ont pas bénéficié des mesures économiques et sociales d’urgence mises en place par l’Etat.
De plus, les mesures de confinement ont elles aussi eu des conséquences néfastes puisque les moyens de subsistance des TDS dépendent largement de leurs possibilités (et de celles de leurs clients) de se déplacer.
La baisse du nombre de clients a limité leur pouvoir de négociation envers ces derniers, les exposant ainsi davantage à des pratiques à risques. Les TDS ont également rencontré plus de barrières pour accéder à du matériel de prévention, à des tests VIH et aux soins de santé, y compris aux traitements antiviraux.
Les mères célibataires, les personnes transgenres et les personnes migrantes ont été particulièrement vulnérables pendant cette période.
Ces populations marginalisées doivent être accompagnées dans le cadre d’une mission humanitaire en Russie.
© Reuters
Notre action humanitaire en Russie
L’objectif de Médecins du Monde et de ses partenaires Shagui (à Moscou), Silver Rose (à Saint-Pétersbourg) et Zerkalo (à Perm) a été de maintenir les services essentiels de prévention au VIH et aux IST et d’accompagnement pour l’accès aux traitements. L’autre objectif a été de limiter au maximum la marginalisation des TDS.
Malgré ce tsunami sanitaire, MdM et ses partenaires ont maintenu leurs activités, et mis en œuvre la prévention et la sensibilisation au COVID-19.
En 2020, nous avons :
- soutenu 2 789 travailleurs du sexe à Moscou, avec plus de 4 600 contacts, tandis que plus de 2 000 contacts ont été recensés à Perm
- effectué 312 séances d’aller-vers à Moscou et 48 à Perm
- organisé 3 séminaires d’éducation aux droits, à la santé et à la santé sexuelle et reproductive, mais aussi 1 formation en leadership, 1 formation sur la prévention de la violence et 1 visite d’échanges de pratiques entre les projets
Plus de 20 travailleurs du sexe interviennent régulièrement sur les projets et ont lancé un groupe de soutien communautaire