Déclaration de Médecins du Monde sur le cessez-le-feu à Gaza
© Alaa Aliabdallah (@regashots)
Les sections de Médecins du Monde opérant dans les Territoires Palestiniens Occupés
Déclaration commune sur le cessez-le-feu à Gaza
Les sections de Médecins du Monde opérant dans les Territoires Palestiniens Occupés saluent l’annonce d’un cessez-le-feu après l’escalade de violence la plus meurtrière à Gaza depuis un an. Néanmoins, la crise humanitaire continue de se détériorer et doit faire l’objet d’une réponse immédiate et adaptée.
Le 5 août, des frappes aériennes israéliennes ont été menées en de multiples endroits de la bande de Gaza. Il s’agirait d’une mesure « préemptive » des autorités israéliennes qui percevaient des menaces de la part du Jihad Islamique.
Attaques meurtrières et indiscriminées contre des civils
Selon le HCDH, 46 Palestiniens ont été tués, dont 15 enfants. Plus de 360 blessés, dont 151 enfants, ont été signalés par le ministère de la Santé à Gaza. En outre, une ambulance et un hôpital ont été endommagés.
Médecins du Monde appelle la communauté internationale à enquêter sur le ciblage des civils, conformément au droit international humanitaire. Les crimes de guerre potentiels, y compris les attaques contre les installations et le personnel de santé, doivent être poursuivis.
50 patients par jour n'ont pas pu recevoir le traitement dont ils avaient besoin en dehors de Gaza.
Menaces constantes sur l’offre de soins de santé
Du 2 au 8 août, les autorités israéliennes ont maintenu fermés leurs postes-frontières avec Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Par conséquent, les personnes et les produits de première nécessité ne pouvaient plus entrer ni sortir. Le manque de carburant a ainsi provoqué des coupures d’électricité de plus de 20 heures par jour, compromettant gravement le maintien des services essentiels de base, y compris les soins de santé vitaux. En moyenne, 50 patients par jour n’ont pas pu recevoir le traitement dont ils avaient besoin en dehors de Gaza.
Cette situation a accentué la pression sur le système de soins de santé de Gaza, déjà surchargé et fragile. Les structures de santé sont confrontées à des pénuries dramatiques de médicaments, d’eau et d’électricité. En outre, les obstacles à l’accès humanitaire à l’intérieur comme à l’extérieur de la bande de Gaza entravent considérablement la délivrance de l’assistance médicale.
Médecins du Monde mettra tout en œuvre pour fournir la réponse d’urgence nécessaire, assurer l’approvisionnement en fournitures médicales et répondre aux besoins de santé, y compris aux besoins critiques de santé mentale des Palestiniens à Gaza.
Israël et les États tiers ont l’obligation de garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave à la bande de Gaza, afin de permettre l’entrée de fournitures médicales essentielles, le passage d’équipes médicales et de personnel humanitaire, et la sortie des patients ayant besoin de soins de santé en dehors de la bande de Gaza.
Il est urgent de s’attaquer aux causes profondes de la crise
Bien qu’un cessez-le-feu soit un premier pas, Médecins du Monde rappelle à la communauté internationale que l’aide humanitaire et l’aide au développement ne peuvent se substituer à un engagement réel pour s’attaquer aux causes profondes de la crise. Le développement durable ne peut prospérer que là où le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire ne sont pas constamment violés.
Médecins du Monde appelle les Etats tiers à œuvrer pour la fin du blocus de Gaza et de l’occupation illégale des territoires palestiniens.
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